La majorité des critiques ont noté que Django reprenait un peu le collier de «Inglorious Basterds», c’est à dire réviser l’histoire en donnant à la victime les moyens de se venger contre son agresseur. Shoah ou traite des esclaves, sans analyser si l’un est pire, on est assez creux dans l’horreur humaine. Non, ce qu’il est important de noter, c’est qu’avec Django, Tarantino a ramené sur le territoire américain le malaise d’un «holocauste» (le mot est de Spike Lee) dont les US of A sont responsables, confrontant ses concitoyens à des horreurs de leurs bons ancêtres, pas celles de méchants Allemands, qui ont, de toute façon, perdu au jeu de l’histoire.
Category Archives: Rap
Rick Ross, l’illusionniste.
La plus récente débâcle de Rick Ross aka William Leonard Robert, avec les Gangster Disciples démontre une fois de plus l’incroyable talent de sémiologue du rappeur de la Floride. La facilité et l’assiduité avec laquelle Ross utilise, emprunte, détourne à son avantage la réputation de gangsters bien connus et bien établis est tout simplement prodigieuse et en fait, à mon avis, le rappeur qui a le mieux compris le réalignement du rap contemporain vers quelque chose qui s’apparente à un théâtre hyper-réel, cousin de la lutte professionnelle. En dégommant avec habileté le sacro-saint principe du «keep it real», il s’inscrit comme un des pères fondateurs du rap à venir.
Hip Hop, you don’t stop with the clichés
On the American TV series Portlandia, Fred Armisen and Carrie Brownstein incarnated the clichés of West Coast hipster culture: the feminist bookstore clerk who knows more than you, restaurant clients who want to know the name of the chicken they are about to order, the cyclist whistling his way through traffic.
This fall, Marc Labrèche and Anne Dorval starred in Télé-Québec’s Les Bobos, another sketch-based show, which plays on the stereotypes of the Plateau’s bohemian bourgeoisie.
Programs such as these made me wonder how easy it would be to fill a series with all of the “real hip hop” clichés on full display at all of the many rap shows I attend throughout the year.
Manifeste: Le rap ignorant
Si vous vous trouvez régulièrement à cliquer sur les liens qui sont mis ici (on vous remercie d’ailleurs. Notre hustle rap VS dollars commence à porter fruit), vous avez nécessairement rencontré du rap ignorant. Avec un peu de recul, je m’aperçois que la raison d’être fondamentale de ce blogue est de donner une vitrine francophone et québécoise à ce nouvel embranchement contemporain, créatif et hyper-stimulant de la rap musique.
Entrevue: Loud X Lary X Ajust
Les gars n’ont pas l’air de rappeurs. Avec un peu de chance, peut-être que Richard Martineau traiterait A-Justice, trempé en Polo pourpre très propre, de yo. Les trois autres, Lary, grande gueule en camisole et veste de cuir, Loud, taciturne à la barbe rebelle, et Will, caché derrière ses montures, n’ont pas vraiment l’air d’avoir droppé un des projets rap incontournables de l’année. Et pourtant.
Jay-Z @ Centre Bell : La chèvre et les choux.
Le titre de G.O.A.T. (Greatest of all time) en est des plus contesté dans le rap. Il fait l’objet de tergiversations constantes parmi les amateurs, pour qui la fascination pour les listes et les palmarès n’est pas loin de celle des poolers compulsifs et autres sportifs du crayon. Or les critères sont loins de faire l’unanimité et les artistes qui aspirent à ce statut tendent à privilégier ceux qui les avantagent : le nombre d’albums vendus (Tupac); la qualité des réalisations dans le plus court laps de temps (Biggie), le plus de profits (Lil’ Wayne, du moins selon Baby).
Kenlo Craqnuques – Parler avec des couleurs (paru dans Nightlife)
Je voulais faire une série gratuite avec X nombre d’albums et qu’au final, je mette une track de chacun sur un record», explique celui qu’on connaît d’abord comme membre du collectif Movèzerbe.
Depuis 2007, la série d’albums gratuits, magnifiquement intitulée Craqnuques, compte 101 beats répartis sur cinq volumes: Noir, Orange, Bleu, Rose et Mauve. Que du «wordless» funky, à l’occasion expérimental, souvent jazzé, mais toujours dangereux pour les cervicales. «Wordless» par opposition à «instrumental»: «Instrumental, ça veut dire ‘‘qui sert à quelque chose’’. Je pense que je fais de la musique dont vous êtes le héros.» Elle a besoin d’un auditeur pour vivre, mais pas nécessairement d’un contexte ou d’un rappeur.
Alaclair Ensemble – Set Carré (paru dans Nightlife)
Pas facile de faire le portait de ce groupe/projet à géométrie variable. Le seul semi-consensus obtenu a trait au début du projet, qui remonterait à 2007.
On sait aussi qu’à l’origine, il y avait un beat. «Le nom vient d’une production de Mash [du groupe Les 2 Toms] qui s’appelait ‘‘Alaclair’’, raconte Maybe Watson. Il avait invité ses MC préférés: moi, KenLo [Craqnuques] et Éman [du duo Accrophone] à rapper dessus. On s’est appelés les Alaclair Allstarz.»